Notes de lecture par Gérard Paris

France Burghelle Rey Le Chant de l’enfance

-58p- Édition Du Cygne, 2015. « Je voyage dans un Temps / Qui ne m’appartient plus »

Pour France Burghelle Rey il s’agit de mettre en concordance (ou au diapason) la houle du temps avec le chant issu de la mémoire et de l’enfance. D’entrée le poète nous fixe un cadre la Bourgogne (un petit village près d’Avallon) avec autour tout ce qui peut rappeler l’enfance (ce navire d’innocence) : les lieux magiques (Combourg, Vallademosa), la proximité des peintres (Mondrian, Turner, Chagall) et des musiciens (Mozart). Plonger dans les limbes de l’enfance, c’est s’efforcer de retrouver le jumeau perdu (la fillette) :

«  ô ma mémoire ma renaissance
Laudes de ma vie meurtrie laudes de l’avenir
J’écris guéri sous la dictée d’un ange »

Tout en bridant un lyrisme contenu, le poète renaît par des éclats de mots, de feux, de voix et alors ressurgissent les odeurs de terre mouillée ou de roses trémières, le rappel des cahiers d’écolier et de robes de fillettes, les cris des rémouleurs et des marchands de peaux de lapins. Mais le passé s’effrite face à un présent, à un chant hanté par l’avenir. En dernier recours vont nous rester les mots (comme des astres ou des galets) et la neige, cette patrie neutre. France Burghelle Rey part à la recherche d’un autre pays (nimbé de lumière, ourlé de silence et de rêve), avec une autre langue au souffle immense.

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