Éditions du Port d’Attache 2015. Un fusible a sauté, et l’histoire commence ou plutôt un voyage à travers les nuits plurielles. Durant les 9 pages de ce long poème en PoéVie, l’auteur nous prend à la gorge et nous colporte dans un univers « underground » sur un rythme frénétique et saccadé « rock’n’blues »qui ne vous lâche plus d’une ligne à l’autre. Allégorie moderne qui n’est pas sans nous rappeler les grandes voix de la poésie américaine de la Beat-Génération. S’il y a crise, c’est que le monde a disjoncté. Extinction des feux à l’heure où le Train-tram-rail nous transporte vers des rêves avortés. Convois de sang le long des ballasts aux éclisses funèbres. On n’a pas le temps de tout contrôler, « c’est la faute à personne », il faudra marcher encore et encore jusqu’à retrouver une trace d’un peu d’humanité. Énorme « centrifugeuse des rêves ».
Pêle-mêle :« Mangues/ananas/palétuviers, tapisserie, art contemporanéisé, sciences Po’ et ces 3 mètres sur 3 mètres 8 ans de travail », pédaler dans l’obscurité avec l’espoir de Pénélope dans un coin de sa petite tête. « Maman est morte », c’est la faute à personne et « je ne sais pas pourquoi. Il faut récupérer. Récupérer le mobilier. Tout noter ». Mais il n’y a plus personne pour nous entendre.
Un livre qui nous bouscule et immerge au plus profond de nos propres voix intérieures. MCDem, signe là un recueil d’une beauté intemporelle et nous projette vers une extase obscurité lumineuse.