Archives de catégorie : Actualités

Bleau en Poésie 2024

Voici la mosaïque de notre rencontre de Bleau en Poésie autour du thème des La grâce retenu par le Printemps des Poètes 2024.

Amis Randonneuses, Amies Grimpeuses !

Amis Grimpeurs, Amis Randonneurs !

Amis en général et Amis particuliers

Vous qui foulez les sables de cette forêt d’exception depuis tant d’années, ses sables siliceux ses sables silencieux

vous qui gravissez sans dévisser les rochers de grès, vous qui escaladez sans déraper les fameux calmes blocs obscurs du fameux Père Mallarmé…

vous qui rituellement varappez toute l’année sous le soleil, le vent et parfois hélas sous des pluies dévastant votre moral vacillant

soyez bienvenus pour notre 15 ème rencontre en Poésie dans ce massif de Fontainebleau royaume des amoureux de la nature.

Alors n’oublions pas que nous sommes à Barbizon au cœur du conflit historique et mémorable du 19ème siècle qui opposait les artistes peintres aux aveugles gestionnaires des arbres… Corot, Millet, Diaz, T. Rousseau, Cézanne, protecteurs de la nature face au massacre d’arbres innocents, massacre d’arbres autorisés sous la cognée des bûcherons… ! c’est la célèbre pétition du Comité de protection artistique de 1872 avec G. Sand qui s’écrie :

En attendant que l’humanité s’éclaire et se ravise, gardons nos forêts, respectons nos grands arbres, et, s’il faut que ce soit au nom de l’art…

Rendons-lui grâce, grâce à sa tribune écologique, n’oublions pas que c’est la première tribune écologique écrite par une femme ! Célébrons la rencontre des artistes avec le combat de la protection de la nature, avec les pionniers d’une écologie si lente à venir.. .

Bleau en Poésie 2023

Voici la mosaïque de notre rencontre de Bleau en Poésie autour du thème des Frontières retenu par le Printemps des Poètes 2023.

Oui, la poésie enjambe les Frontières…
Alors que l’an passé de brutales bourrasques arrachaient les poèmes de nos mains, ce 19ème Rdv de Bleau en Poésie nous a rassemblés pour célébrer le Printemps des poètes avec une vingtaine de fervents participants dont les anoraks et les parapluies furent soumis à rude épreuve par les intempéries…
Nos poèmes ont été déclamés au cœur des Trois Pignons, composant pour ainsi dire un bouquet au pied d’une des 25 bosses réputées du massif, celle où se dresse la croix élancée en hommage aux résistants du réseau Publican de la dernière guerre.
Troublante coïncidence ? L’un d’entre nous a lu un hommage à un résistant méconnu, « Adolfo Kaminsky », 98 ans, disparu au mois de janvier : un résistant de l’ombre, de toutes les résistances pendant et après-guerre. Malgré la pluie, son auto-portrait, posé sur un bloc de grès, semblait nous fixer et nous interroger de ses grands yeux ouverts.
Il faut dire que le portrait photographique de ce résistant exceptionnel, qu’il a mis en scène en 1948 en Forêt de Fontainebleau dans un paysage de carrière, est une puissante allusion à la déportation. Comme si, miraculé du camp de Drancy, le jeune Adolfo de 23 ans, était venu se ressourcer entre sable et bruyères calcinées, sur un wagonnet Decauville, tout près de la fameuse croix des résistants, et rendre ainsi un hommage muet à tous les membres du réseau morts en déportation.  

Salon du livre et des vieux papiers 2023

La GRAPPE a tenu un stand du 21 au 22 janvier 2023

Elle s’est fait « croquée » par l’illustrateur melunais Michel Saintillan fin connaisseur du monde alpin et des alpinistes… ! Avec lui la montagne devient accessible à tout lecteur de La Grappe muni ou non de cordes, de piolets, acceptant de prendre un peu de hauteur dans notre monde confiné et déprimé…

Oui, il faut mériter La Grappe, sans moyens mécaniques, à la seule force des poignets et de la passion partagée entre littérature et poésie : les cordées intrépides sont accueillies à un stand juché à 2000 mètres d’altitude sur une terrasse au cœur de la biodiversité alpine… Elles sont alors récompensées par la remise d’un numéro de La Grappe, gratuit, aux pages givrées par le froid de la nuit.… !

Fascinés par la « hauteur de vue de la revue », ses lecteurs peuvent alors redescendre en lisant, en oubliant parfois de regarder leurs pieds… mais en sécurité dans les traces de « La voie de La Grappe« . Car en lisant, en écrivant avec La Grappe nul ne peut craindre la chute, la solitude ou le vertige des grands espaces…

Bleau en Poésie 2022

Voici la mosaïque de notre rencontre de Bleau en Poésie autour du thème l’ÉPHÉMÈRE retenu par le Printemps des Poètes 2022.

Nous étions 20 ou 30 – c’est la chanson « brigands dans une bande« , à nous réunir malgré les risques climatiques et pandémiques, sur la platière autour d’une belle mare : aussi romantique que le « Lac » de Lamartine… et vite baptisée Lac de la Poésie !

Hélas trois fois : une abominable météo nous réserva un accueil glacial, avec de violentes rafales de vent qui nous courbaient la tête, arrachant nos poèmes des mains pour les précipiter sans remord dans le Lac de la Poésie. Nous avons donc combattu et refusé la mort par noyade de la Poésie Éphémère…!!!

Ci-après un extrait de l’ouverturede cette rencontre à deux voix, avec une invitation finale à tous plonger dans le lac de la Poésie...!!! Car la Poésie est invincible….

Oui la poésie est un combat vital !
Refusons l’homme augmenté, robotomisé ! respirons librement
pour nous arracher à l’agitation du monde, du bruit et de la fureur
pour renouer avec le feu de l’existence, dire la joie qui surmonte la défaite
Oui nul privilège, tous capables de poésie, en nous, autour de nous,
pour nous relier

Pour habiter poétiquement le monde, écouter ses pulsations, ses sources profondes
qui nous questionnent, nous emportent, nous inondent
plongeons dans le lac de la poésie… place au bonheur partagé
Captons lentement l’éphémère

Oui la Poésie est INVINCIBLE …. !

Ajoutons le beau poème d’Orianne Papin publié dans L’éphémère 88 plaisirs fugaces éditions Bruno Doucey, anthologie Printemps des Poètes 2022 : A changer si souvent …

A changer si souvent
de pointure
et de dents
nous le savions
enfants ce que c’est
d’être éphémères.

On s’écrivait
partout
sur les mains
croyant
à l’envers
par ce geste
nous rendre indélébiles.

Quand la vraie vie
n’était pas tout à fait
comme on l’aurait voulu
après coup
on avait cette parole formidable :
c’était pour du beurre.

Extraits vidéo : lutte pour sauver nos « poèmes éphémères » de la noyade

Bleau en Poésie 2021

Rencontre et lectures

Voici la mosaïque de notre 15ème rencontre de Bleau en Poésie.
Cette frémissante rencontre tant attendue depuis 25 mois est survenue à Corne-Biche ce samedi 29 mai sous un soleil complice. Pas de doute c’était « Un printemps nommé Désir » un merveilleux printemps qui nous a récompensés de notre patience, de notre désir de partager sans masque ses ondes réchauffantes…
Grâce il faut le dire à un auditoire attentif, exigeant des rythmes poétiques intenses, des textes désirables et accueillant avec ferveur des voix éclatantes, chuchotantes ou chantant à cappella des airs souverains…
Mémorable, un désir de renaissance nous a tous saisis sous les frondaisons de la plaine de Chanfroy.

Bleau en Poésie 2021 : Samedi 29 mai à 13h

2019 : nous avons eu rendez-vous avec La Beauté pour Bleau en Poésie un « Beau » rendez vous festif à la Croix du Calvaire avec la visite bienveillante de deux cavaliers de l’ONF ravis d’entendre des poèmes qui louaient la Beauté des arbres et des forêts… !

2020 Nous avons préparé un Bleau en Poésie pour le Printemps des Poètes à Fontainebleau avec le thème du Courage et Anna Akhmatova qui écrivait à l’hiver 1942 : Nos horloges sonnent l’heure du courage... Hélas la Covid19 est passée par là

2021 Nous avons préparé un Bleau en Poésie pour le Printemps des Poètes à Fontainebleau avec le thème du Désir et une nouvelle affiche bichonnée :

Bleau en Poésie 2021
Affiche bleau en Poésie 2021

Je suis mort parce que je n’ai pas de désir
Je n’ai pas de désir parce que je crois posséder
J’essaie de donner mais je vois que je n’ai rien
N’ayant rien j’essaie alors de me donner
Essayant de me donner je vois que je ne suis rien
Voyant que je ne suis rien je désire devenir
Désirant devenir … Je vis.

(d’après René Daumal, Les dernières paroles du poète)

Je désire ce que je ne désire pas, et renonce à ce que je ne possède pas.
Je ne peux être ni rien, ni tout : je suis la passerelle jetée entre ce que je ne peux ni avoir, ni vouloir.

Fernando Pessoa Le Livre de L’intranquillité

Inauguration de la sculpture d’Oscar Milosz à Fontainebleau

Un lumineux et solennel dévoilement à Fontainebleau…!

La statue du poète dévoilée par Frédéric Valletoux, Maire de Fontainebleau

La sculpture représentant le poète Oscar Milosz a enfin trouvé son écrin au sein du Jardin des arts de la Charité royale, nouvel espace culturel de Fontainebleau avec sa médiathèque rénovée.

Après des années de discussions et de négociations l’œuvre de l’artiste lituanien Klaudijus Pūdymas, a pu franchir les 2000 km qui séparent la Lituanie de la France, et s’exposer aux regards admiratifs des personnes présentes ce dimanche ensoleillé.

Klaudijus Pūdymas et son œuvre

La statue de bronze a été offerte à la Ville par l’association Les Amis de Milosz et un collectif de donateurs. Plus d’excuse désormais pour ignorer Oscar Milosz ce grand poète de langue française, qui fut le premier représentant de la Lituanie en France (à ne pas confondre avec son cousin Ceslaw Milosz prix Nobel de littérature en 1980). Il faut aller rendre visite à sa superbe statue qui rend hommage à l’ami des oiseaux. Son visage semble guetter leur vol onduleux, lui qui les nourrissait pour les approcher :
« Ce fut aussi la dernière proximité de Milosz avec l’ingénue beauté de l’univers » (La Grappe – 1995). Oscar Milosz est décédé à Fontainebleau il y a quatre-vingt ans, en 1939.

On peut consulter des ouvrages sur Milosz à deux pas de sa statue, à la médiathèque rénovée, et ses poèmes sur Wikisource.

Un livre, Une Commune

Rencontre et lectures


Vendredi 12 avril 2019, les auteurs-lecteurs de La Grappe ont rencontré le public de l’association : Un livre, Une commune de Cesson (77) réuni pour une présentation de livres par la librairie Vaux Livres, des séquences musicales avec un chanteur et un guitariste, puis une lecture d’extraits de textes du numéro 96 de La Grappe.



Titre : Sous les pavés, La Grappe ! Montage des textes : Dominique Laronde.

Bleau en Poésie 2019

Rencontre et lectures

Voici la mosaïque de notre 14ème rencontre de Bleau en Poésie. Un super « Salon de Beauté » nous attendait en Forêt de Fontainebleau à deux pas de la Croix du Calvaire. Depuis la Croix d’Augas un « beau » sentier balisé nous conduisait sur la platière de la forêt, nous permettant d’avancer sans souci des épines, au rythme d’un « Beau » visage dessiné de main sûre par le grand « Enki Bilal » et grâce à la ténacité sans faille de Philippe ! Le soleil a brillé avec ardeur sur notre Salon de toute Beauté où s’est retrouvée une assemblée très attentive. Deux heures durant un bouquet de poèmes variés et variables a semé ses pétales parmi l’assistance pétrifiée d’admiration : 42 textes ont été lus, déclamés, applaudis, acclamés pour ne pas dire portés à très haute valeur poétique !
Le salon de Beauté a au total attiré près d’une trentaine de participants très actifs.
C’est cet attrait qui a décidé deux cavaliers de l’ONF, et leurs montures, à venir écouter les poèmes qui louaient en fin d’après-midi la Beauté des arbres et de la forêt … 
Ce fut le couronnement imprévu mais mérité de ce 14 ème rendez-vous de Bleau en Poésie !!!

Bleau en Poésie 2018

Rencontre et lectures

Voici la mosaïque de notre 13ème rencontre de Bleau en Poésie dans une clairière secrète
et ensoleillée du site de « La Canche aux Merciers ».
Cette rencontre « Poétique » a rassemblé de multiples « Ardeurs » avec notamment des poèmes lus à deux voix en français/arabe et français /suédois, sans oublier de rendre hommage à #Metoo.. !!!

Lisons, écrivons, vivons en poésie
fuyons les esprits douaniers… !
Telle est notre ardente devise !

Oui lire, écrire, vivre en poésie, c’est notre devise !

Pourquoi ?
Si on ne lit pas on s’enlise
Si on n’écrit pas notre mémoire s’ratatine
Si on ne vit pas en poésie notre cerveau finira artichaut

Et pour finir en beauté :
Une superbe vidéo de 13″ sur la fameuse grimpeuse Stéphanie Bodet dont Franck
nous a lu un texte :

et l’émission de France-Culture sur son livre : A la Verticale de soi

Bienvenue à Bleau en Poésie 2017 !

À toutes et à tous…
Bienvenue à Bleau en Poésie !

Et tout de suite nos félicitations, oui nos félicitations les plus sincères pour avoir atteint, sans vous perdre, amis présents, amis fidèles cette clairière tenue secrète jusqu’au denier moment… !
Encore bravo pour votre courage, votre ténacité, votre bravitude  ! En effet si vous êtes là parmi nous, c’est que ce RdV vous importe, vous transporte et oui jusqu’à nous pour ce 13ème rendez-vous à Bleau !

Et nous, pauvres, simples, très simples instigateurs de cette rencontre nous sommes là devant vous – nus et sans défense – perpétuant désormais avec vous ce rituel annuel
pour :
– Partager nos émotions printanières !
– Ouvrir ensemble la canopée de la poésie !…

avec :
– Ces blocs de grès pour témoins
– Ces sentiers de sable étincelant
– Ces landes de bruyère frémissante
… et le vent frais du matin qui souffle au sommet des grands pins !

Toutefois il ne faut pas croire que cette secrète clairière symbolise un rendez-vous de secte suspecte … Non ! notre rendez-vous n’est pas élitiste !
Non ! Bleau en Poésie n’est pas réservé aux versificateurs qui passent à vue du 8b+
pas plus d’ailleurs qu’aux rimailleurs du dimanche…
Affirmons le haut et fort car… il plane « grave » dans les réseaux sociaux un doute persistant, une ombre malfaisante :
Choisir le 22 avril la veille d’une élection présidentielle n’est-ce pas booster l’abstention ? Nourrir l’indifférence ? « Désespérer » Billancourt en quelque sorte ?
Et plus encore en proposant les Afriques pour thème n’est-ce pas ourdir une provocation funeste?

Et bien non ! Nous avons fait le pari que seule la poésie peut nous rassembler, reconnecter notre espèce en pièces… reboiser l’âme humaine …
nous mobiliser encore et toujours, avec la voix, les mots, les sons, les corps…

Oui nous voulons clamer nos poèmes !
Oui nous voulons nous joindre aux palabres Africaines !
Pour ce 13ème rendez-vous à Bleau en Poésie
Rien n’est trop Bleau, nous voulons dire rien n’est trop Beau ! Oui trop Beau !

Soyons dignes de nos ancêtres et de leurs gravures rupestres
Randonneurs, arpenteurs, grimpeurs, escaladeurs : tous unis ! Oui unis !
Et soyons dignes de nos rêves… !

Je déclare la séance ouverte !!!

NOIR ET BLANC

de Jean-Pierre Tanguy

J’aime pas le blanc
Le blanc à fric
Pilleur brutal
J’aime pas le noir non plus
Le noir corrompu
Dictateur fatal
Dilapidant l’Afrique
Ce continent sauvage
Qu’ils se partagent
Sans ambages
Cimetière des éléphants
Dans peu de temps.

Du rythme tribal
Et d’esclave descendu
Le jazz s’est répandu
Militant musical
Contre la haine raciale
Mais chez nous aussi, sans raison
L’Africain est certain
Qu’on le discrimine
Sans façon
Et peut-être pire demain.

Pourtant au fond des mines
Assommoir sans espoir
Dans la moiteur de dangereux et ténébreux boyaux
Sous le joug capital de puissants maîtres
Toutes les gueules sont noires
Même les blanches de peau
Et nôtre lointain
Universel ancêtre
Est Africain.

Petites nouvelles du front qui plisse mais ne rompt pas

Andreï Balandine, graphiste, peintre, né en 1968 à Ekaterinbourg dans l’Oural en Russie, a suivi les cours de l’école supérieure des Beaux Arts, a présenté différentes expositions en Russie, notamment à Moscou.
Invité en France en 1991 dans le cadre du Festival du Verbe et de la Création au Mée-sur-Seine (77350), il a rencontré Théophile. Ils ont commis à deux un livre : Petites nouvelles du front qui plisse mais ne rompt pas (textes de Théophile, dessins d’Andreï Balandine).Cette œuvre  sera éditée par le CRAC.
Théophile, (né en RDA pendant la deuxième guerre mondiale, sa mère ukrainienne était internée par les allemands dans un camp de travail russe où elle a rencontré son père réfugié espagnol déporté par les français), était considéré comme le chansonnier freak de l’amer et du marginalisme. Il avait obtenu le prix de l’humour noir.
Petites nouvelles du front qui plisse mais ne rompt pas, CRAC éditeur – Centre de Recherche Culturelle et Artistique – 4 Seauve, 23700 Arfeuille Châtain. Chèque de 20 € à l’ordre du CRAC.

Proverbe russe : C’est en fonctionnant qu’on devient fonctionnaire. C’est en militant qu’on devient militaire et c’est en résistant qu’on finit ver de terre

La bonne parole du Curé MESLIER

Monologue théâtral de Jean-François Jacobs
Edition ADEN, 70 p, Bruxelles 2016, 10 €
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Un curé athée philosophe
et révolutionnaire au 17ème siècle !

Voici un délicieux petit livre qui nous rapproche du fameux Curé d’Étrépigny,
un petit village des Ardennes de 400 paroissiens, près de Charleville, qui n’est certes pas le plus beau village de France, mais toutefois considéré comme : “le berceau de l’athéisme de France” grâce à son valeureux curé …

Intrigant n’est-ce-pas ce bizarre personnage glorieusement inconnu au bataillon des hommes célèbres du … 17ème siècle !
Eh oui le bonhomme est bien né le 15 juin 1664 au cœur des Ardennes. A quelques kilomètres du village d’Étrépigny où il mourra à l’âge de 65 ans après avoir officié pendant quarante années dans sa paroisse. Pas mal non ?

Mais comment croire qu’un petit curé de Champagne si longtemps enraciné dans sa cure campagnarde soit désormais considéré comme un « prophète de la révolution » (A. Soboul 1971) ou comme un « communiste athée de presbytère » (J.P. Deschepper 1971) en raison de son testament rédigé en secret et resté soigneusement oublié ?

Curé Janus ?

Est-il possible d’avoir une telle double vie ? Ce qui nous ébahit aujourd’hui !
Comment faisait-il pour officier le jour et, la nuit, laisser cours à son athéisme radical, son anticléricalisme militant ? Et finalement laisser à la postérité un Mémoire, et quel mémoire :
Un monstre de plus de milles pages manuscrites à la plume d’oie (…) une bombe philosophique d’après notre grand philosophe contemporain : Michel Onfray dans sa Contre-Histoire de la philosophie parue en 2008.
Donc un vrai et grand mystère qui passionne toujours plus chercheurs et curieux de l’histoire des idées…!

Bien entendu ni vous ni moi n’imaginons aujourd’hui pouvoir « brûler sur un bûcher » si on s’affiche athée, mais du temps de Jean Meslier l’affaire était brûlante si j’ose dire. Un athée a bien été brûlé à Reims dans son archevêché à cette période, et plus tard en 1766 le Chevalier de la Barre a été supplicié et brûlé pour bien moins que cela précise Serge Deruette professeur d’Histoire des idées en Belgique dans la préface de La bonne parole du Curé MESLIER.

En fait le monologue théâtral de J.F. Jacobs propose une mise en scène en 3 actes (12 scènes) lors de sa création au Théâtre-Poème de Bruxelles en mars 2016, et d’autre part sa préface par Serge Deruette donne un condensé habile du copieux Mémoire du curé dont la lecture est longuette il faut bien l’avouer.

Révolutionnaire avant 1789 et 1917 ?

La saga du fameux Mémoire est aussi incroyable et savoureuse que celle de son auteur si longtemps méconnu. En effet il a failli disparaître totalement de la circulation. Trois des quatre manuscrits conservés à la BNF ont d’abord voyagé clandestinement avant d’être authentifiés.
On doit d’abord à Voltaire la connaissance d’un abrégé du mémoire en 1762, qui l’ampute carrément et le trahit en écartant prudemment les passages montrant la pensée matérialiste et athée du curé d’Étrépigny, le présentant même comme un déiste suppliant Dieu ! Eh oui Voltaire s’est mouillé avec l’affaire du Chevalier de la Barre, mais il y a parfois des limites…

La saga du mémoire

Le Mémoire disparaît alors pendant un siècle (!) et réapparaît grâce à un hollandais dans une édition complète en 1864. Nouvelle éclipse du Mémoire avant sa traduction intégrale en russe en 1924 qui est à l’origine, tenez-vous bien car vous ne voudrez pas me croire : de l’inscription de Meslier en 1919, par les bolcheviques, en 7ème place sur L’obélisque des penseurs socialistes à Moscou dans le jardin Alexandrovski… !
Ah si DADA ou les surréaliste avaient été tenus informés à cette époque ! Vous imaginez les poèmes fulgurants à la gloire du singulier curé !

Obélisque des penseurs socialistes où figure Meslier en 7e place, dans le jardin Alexandrovski, à Moscou.

Pendant ce temps là en France, il faudra attendre l’ouvrage capital de Maurice Dommanget, en 1965, au titre évocateur :
Le curé Meslier, athée, communiste et révolutionnaire sous Louis XIV
et préfacé par Marc Blondel libre-penseur.
J’ai lu l’ouvrage en bibliothèque, passionnant mais trop copieux. Le Mémoire est désormais disponible en ligne (merci internet).

Un cureton qui ne manque pas de sel !

Avouons la grande séduction qu’exerce ce petit curé de campagne qui, à plus de trois siècles d’écart, fait ressentir dans son Mémoire par ses mots et sa plume d’oie le poids formidable, terrible, écrasant, de l’absolutisme politique et religieux de son temps.
Son testament qui rime avec bombe à retardement vient donc éclater jusqu’à nous. Et presque tout le monde de nos jours y trouve un improbable ancêtre de nos espoirs socio-politiques plus ou moins en berne.

Pour certains le curé n’y va pas avec le dos de la cuillère en écrivant :
Que tous les Grands de la terre et que tous les nobles fussent pendus avec les boyaux des prêtres ! une formule hardie qui inspirera des candidats à la politique du 20ème ou 21ème siècle !
D’autres voient encore dans le Curé Meslier un des fondateurs de la modernité radicale, tandis que d’aucuns ne voient qu’un utopiste traditionnel qui relève du communisme agraire et de l’égalitarisme paysan. Soit plus un prophète de la révolution qu’un pur révolutionnaire (A. Soboul 1971).

De nos jours, le PCF des Ardennes présente à la « Fête de l’Huma » une exposition sur le curé communiste et révolutionnaire, et dans « Le Monde Libertaire » beaucoup trouvent que des curés comme Meslier, “ ça mérite le détour “.
Ou bien : “Le radicalisme de Meslier annonce avec pas mal de longueurs d’avance les discours anarchistes sur la liberté, la propriété, l’action révolutionnaire… et l’internationalisme. «Unissez-vous donc, peuples !», lance Meslier d’outre-tombe. Venant d’un cureton, ça ne manque pas de sel ”.

Jean Meslier curé qui défend ses ouailles contre le hobereau local ? Révolté ? Indigné ? Athée utopiste ? Penseur socialiste ? Communiste ? Révolutionnaire ? Prophète ?
Lequel préférez-vous ?
Avant de vous décider allez rendre visite à son village, et empruntez en 2017 lors de son 353ème anniversaire, le « Chemin du curé Meslier » qui relie Étrepigny à Balaives : 5 kilomètres entre sources et collines boisées…
Vous ne serez pas loin de Boulzicourt où est né le poète du « Grand Jeu» René Daumal, et vous pourrez même apercevoir le petit village de Boutancourt où passe la «Route Rimbaud Verlaine».
Je vous le dis : Étrépigny, berceau de l’athéisme et de la poésie… !

Lecture à la médiathèque l’ARCATURE

Sous l’égide du poète belge Werner Lambersy, La GRAPPE avait ouvert grandes
les portes et fenêtres de la médiathèque l’ARCATURE à Vaux-le-Pénil :

Si on ne peut pas donner rendez-vous au vent
on peut toujours laisser la fenêtre ouverte… !

Devant une mini foule d’ami(e)s et de passionné(e)s La Grappe
n’a pas lâché sa promesse de lectures à quatre voix,
dont l’audacieuse voix de Léa Jourdain comédienne.
Des lectures suivis de rencontres et autres agapes gustatives…
On reviendra c’est promis !

Les 4 lecteurs de La Grappe

Léa Jourdain – comédienne
Dominique Laronde
Colette Millet
Jean-Jacques Guéant

Lecture publique, vendredi 18 novembre

Vous êtes invités à 19H à venir assister à une lecture des textes et extraits de textes des dossiers : Partir, le goût.

Jean-Jacques Guéant, Colette Millet, Dominique Laronde, lecteurs de La Grappe seront heureux de partager ces textes avec la comédienne Léa JOURDAIN à l’ARCATURE la Bibliothèque Municipale de Vaux le Pénil (77) : 1, rue Charles Jean Brillard

Lecture publique titrée : «  Ne lâchez-pas La Grappe ! » le vendredi 18 novembre à l’ARCATURE, de Vaux le Pénil. Venez nous rejoindre !
Lecture publique titrée : «  Ne lâchez-pas La Grappe ! »

Salon du livre, samedi 19 novembre

Samedi 19 novembre 2016, de 10H à 18H, au Salon du livre du Mée-sur-Seine Le Mas, La Revue La Grappe présentera :

  • ses numéros spéciaux
  • sa dernière parution La Grappe N°92
  • ses textes d’auteurs autour du dossier: le goût

Et bien d’autres textes et illustrations…

Vente de Marques-pages de Dominique Laronde
Venez nous rendre visite en famille et avec vos amis !!!

Hommage à Yves Bonnefoy

Hommage à Yves Bonnefoy décédé le 1er Juillet 2016

Yves Bonnefoy
Yves Bonnefoy

Nous avions enregistré une lecture-rencontre d’Yves Bonnefoy
avec Marc Blanchet au printemps 2011 dans le jardin du Musée départemental Stéphane Mallarmé à Vulaines en Seine (77870).

Dans le jardin en fleurs du Musée Mallarmé une cinquantaine de personnes ont pris place sous un vélum blanc où les chaises numérotées s’alignent autour d’un petit podium. Cinquante curieux passionnés et attentifs. Il fait beau, la température est propice.
L’introduction de Marc Blanchet est amicale et documentée pour célébrer la rencontre d’Yves Bonnefoy – 88 ans – sur les lieux où vécut le Prince des Poètes il y a un peu plus d’un siècle.
La sono (très) défaillante, capricieuse, ajoutera une tension d’écoute aussi exigeante qu’imprévue, et le vent printanier fera le reste : la voix profonde, caverneuse d’Yves Bonnefoy s’élèvera et flottera, évanescente avec le parfum suave des roses alentours.

Marc Blanchet introduit l’après-midi en évoquant l’exposition en cours du musée : Femmes de Mallarmé, qui présente divers objets reliés aux figures féminines qui ont accompagné le poète : éventails, dessins, gravures…etc.

La suite est dans Lecture-rencontre avec Yves Bonnefoy

En hommage au poète Yves Bonnefoy, décédé le 1er juillet 2016, voici une lecture qu’il réalisa, en 2002, pour un disque édité par Gaster Oprod / ERE Prod.
Désigné par le poète comme un apologue, « Les planches courbes » est issu du recueil éponyme qu’il publia, en 2001, aux éditions du Mercure de France :

Rendez-vous dimanche 20 décembre 2015 Galerie HorsChamp à Sivry-Courtry

La résidence de Bertrand Flachot, dessinateur, photographe, s’achève accompagnée par une lecture publique des lecteurs de La Grappe vers 15H.

Guidés par Didier Letournel, galeriste avec Xavier Marocco, B. Daillant, JJ. Guéant, D. Laronde de La Grappe visitent en novembre l’exposition résidence de Bertrand Flachot.

La Galerie HorsChamp présente Arièle Bonzon

Photographie : Sans titre  / N&B/JE / 60 x 90 cm / Tirage limité à 7ex

Exposition de photographies du 6 février au 27 mars 2016

Vernissage le 6 février 2016 18h

Arièle Bonzon est née à Mâcon en 1955. Première exposition en 1982 à la Galerie Le Réverbère.1990 Archéologie photographique imaginaire, exposée (France, Allemagne, USA…). 1993, série Chère absente / Fondations & Épiphanies (Paris ,Musée de Jérusalem, Hamburg), Équinoxe d’automne (1995) à Lectoure, et une rétrospective, Pylônes, carottes, et autres étagères. Publication de plusieurs livres. En 1999, Outreloin bleu, à Paris fera l’objet d’un livre (textes, croquis et photographies). En 2003/04, Le Jeu de la vie, petites suites polaroids de natures mortes, un carnet de voyage rapporté du désert marocain (2002/2005). Passer. Désert aller retour à Lyon, Paris, Genève, et à Braga (Portugal). En 2006 pour L’Imagerie (Lannion) Quatre fois cinq (1985-2005). En 2007 Familier, est à Lyon et Grenoble, à la Galerie Le Réverbère 2008/09, Paris Photo 2009, et Chambéry où, avec plus d’une centaine d’images, elle propose une vision du monde intitulée : Photographier. Comme un oiseau décrit une courbe (2010). 2013, avec Yves Rozet à Lyon, une série inédite : Incertitudes (2010-2013). Arièle Bonzon intervient en tant qu’artiste et photographe dans diverses formations. Elle poursuit des collaborations liées à l’image avec d’autres créateurs dans les domaines de la musique, du théâtre, de la danse et de la photographie.

Café-littéraire au Sénart Café (Cesson)

couverture "La Grappe N°89"
Lecture de la Grappe N°89

Vendredi 27 mars 2015, les auteurs-lecteurs de La Grappe rencontraient le public de l’Association Un livre, Une commune de Cesson (77) réuni pour, en première partie de la soirée la présentation du roman d’Olivier Delahaye « Le ventre lisse » (Ed. Héloïse d’Ormesson) en présence de l’auteur, puis une lecture d’extraits de textes du numéro 89 de La Grappe. Chaque année, cette association dont la vocation est de recevoir les auteurs de premiers romans, et de primer l’un d’entre eux, accueille la revue La Grappe pour une lecture poétique à plusieurs voix. Merci à eux pour ce partenariat amical.

En bas de g.à d. : Dominique Laronde, Colette Millet, Brigitte Daillant, Sandra Sozuan, Jean-Jacques Guéant. Montage photos : Catherine Guéant
En bas de g.à d. : Dominique Laronde, Colette Millet, Brigitte Daillant, Sandra Sozuan, Jean-Jacques Guéant.
Montage photos : Catherine Guéant

En revenant de l’expo

par Daniel Abel

« L’opéra fabuleux » de Jean de Maximy

Récemment à Samois, les 18 et 19 octobre 2008, un public nombreux a pu admirer une œuvre étonnante de Jean de Maximy, résultat de trente ans de travail, composée de plus de 120 panneaux, réalisée au marqueur noir à pointe fine. On pense à Rimbaud, à cet « opéra fabuleux » prôné par le poète.

Une symphonie prend naissance, se déploie, embrasse l’univers, participe des éléments, de l’air, de la terre, de l’eau, des arbres, aussi le feu avec l’évocation de l’implosion primitive, du bing bang, comme une énorme efflorescence, toujours en devenir.

Avec cette SUITE de dessins de plus de 80 mètres dans lesquels le fantastique se greffe au réel, nous entreprenons un fabuleux voyage, portés par le souffle créateur, vers un ailleurs de magie, les tableaux succédant aux tableaux, la magistrale évocation jamais ne s’inter-rompt, les séquences, s’enchaînent, dans une continuité parfaite.

La grotte, la caverne, le creux, la cavité… le paysage peut être en suspension, avec rupture de perspective, une autre réalité se superpose, un espace, un temps différents… Jean fait de l’arbre un veilleur, le dialogue se passe en silence, le regard est invité à s’aven-turer par un long périple intérieur, une mémoire d’avant naissance.
L’imaginaire s’emplit du grandiose, l’artiste «  tend des fils » d’étoile à étoile, incite à découvrir au-delà des apparences… Il élabore une architecture subtile, toute en résonances, avec des émergences, des ajours, des cônes, des labyrinthes. Une cité : celle des dieux, des hommes ?

Le paysage est hanté, sublimé, on participe de son élégance, sa fierté, sa force, sa respiration. On est confronté au grand mystère de la Création, de la Genèse, du Destin.
Des sphères, de quelle origine, quelle est leur véritable essence ? Avancée, dans l’atmosphère du rêve, sous une voûte perpétuellement changeante qui joue le rôle d’écran… Volutes, escaliers spiralés, arches, aqueducs, pont à travers le vide, des antennes interrogent le lointain, cherchant à capter une lumière sans frontières.

Jean de Maximy célèbre le grandiose, les lignes s’incurvent, hardiment se chevauchent, se conjuguent, se prolongent d’un panneau à un autre… A une parcelle de réel, passionnément étudiée jusqu’au moindre détail succède une vision d’envergure, une ouverture sur une démesure.

Le souffle, toujours maintenu, accompagne l’ampleur de l’inspiration, l’épopée sidérale, le réalisme fantastique… On pense au sort de l’homme, minuté, dans un univers en expansion, qui s’assombrit, se régénère. Jean s’est représenté, – à la fin, au seuil de l’aventure ? – face à un ajour de lumière, non pas de pureté immatérielle mais marquée d’un paysage qui lui est familier.

Exposée en lumière noire l’œuvre gagne une autre dimension, s’intègre aux sortilèges de la nuit, puise en cette dernière une féerie qui la rend sublime allée de nocturne marquée de signes sidéraux, d’empreintes de comètes, d’étoiles filantes…
Une fresque de toute beauté, une épopée graphique, un long ruban, sous nos yeux déroulé, de jour, de crépuscule, d’aurore… Le frisson est légende.

Un univers fabuleux de plus de 80 mètres, circonvolutions, orbes, ascendances, élans…
De l’issue revenir à l’origine interroger les traces, se laisser prendre au dépaysement, de l’au-delà de la vie, de l’invisible, de la radieuse renaissance, les cieux s’éclairent ils ne sont plus déchirure.
Une œuvre unique, de grandeur, de réalisme fantastique, exaltant – de quelle façon – notre quotidien autant que notre imaginaire.